Israël a la mémoire de ses malheurs, et si Israël n’avait pas sa foi, il ne serait peut-être plus que la mémoire de ses malheurs
Eric-Emmanuel Schmitt
Pour se rappeler l’année de notre voyage en Israël, rien de plus facile, c’était l’année du quarantième anniversaire de la création de l’Etat, soit 1988, et il y avait eu pendant notre séjour, notamment à Jérusalem, et alors que le souk était fermé par des musulmans en grève, des « caillassages » aussi bien sur des militaires que sur des touristes;
Ce voyage est l’un des plus beaux qu’on ait fait, davantage je pense grâce à ce qu’il représentait pour les chrétiens que nous sommes : lorsque j’évoquerai Jérusalem, je parlerai de notre ressenti à l’égard de cette ville aux trois religions monolithiques.
Nous étions partis en fait à Eilat, au Club Med, et dès l’avion nous étions soumis au régime kasher. Je dois avouer que dans un endroit comme Eilat, situé au bord de la Mer Rouge, c’était un peu irréel de ne pas avoir de poissons à arêtes ou de crustacés bannis de la religion juive. Au même titre d’ailleurs que le porc également proscrit mais pour de pures raisons sanitaires à l’origine puisque c’était une viande qui se conservait peu. Mais bon ! on s’y fait, même si nous avons profité d’une excursion sur le bateau du Club Med qui avait pour nom « Eilat » pour pouvoir déjeuner de viande au barbecue cuite enfin comme on le désirait, c’est-à-dire bleue ou saignante, se baigner dans les eaux très bleues de la Mer Rouge appelée ainsi car à certaines heures de la journée les roches rouges qui l’entourent se reflètent dans l’onde et faire de la bouée tirée par un hors-bord pour se faire renverser ensuite dans cette eau chaude. Je me souviens que nous n’avions pas le droit de dépasser les eaux israéliennes car Israël est cerné par l’Egypte et la Jordanie, Eilat est une ville balnéaire et portuaire du sud d’Israël, au bord de la mer Rouge. Ses plages sont réputées pour leurs eaux calmes, comme celles du Dolphin Reef où il n’est pas rare d’observer des mammifères aquatiques. Idéale pour faire de la plongée avec tuba ou bouteille, la réserve naturelle de Coral Beach propose des sentiers sous-marins jonchés de balises flottantes parmi les récifs poissonneux. Non loin de là, au large, le parc marin de l’observatoire sous-marin d’Eilat comprend un centre d’observation immergé et vitré. Eilat est très prisée des plongeurs par son observation de la faune et de la flore marines. Les récifs coralliens et les milliers de poissons de la Mer Rouge font d’Eilat un spot de plongée apprécié aussi bien par les plongeurs confirmés que par les débutants qui peuvent, par exemple, plonger avec des dauphins en liberté au Dolphin Reef.
En une semaine nous n’avons pu qu’aller à Jérusalem par avion avec les tracasseries douanières mais indispensables qu’on connaît surtout quand on est né en Algérie et que l’année précédente le passeport atteste qu’on a visité la Tunisie (toujours pour des raisons touristiques).
En bus nous avons pu voir le site de Massada dont l’histoire marque les mémoires et se « baigner » dans la Mer Morte qu’on verra du côté israélien cette fois et du côté jordanien plus tard en 2000.
Toutefois, je ne saurais, n’ayant pas à cette époque fait de journal de bord, vous donner le déroulé exact de notre séjour en Terre Sainte. Aussi vais-je procéder en prenant appui sur l’album que j’avais tiré de ce voyage et dont les clichés ont pas mal vieilli avec le temps.

Pour voyager en Israël il faut montrer patte blanche et remplir des questionnaires dont la teneur nous laissa un peu dubitatifs, comme par exemple dire si nous étions porteurs d’armes, avions des intentions belliqueuses comme commettre un attentat, surtout quand il s’avère que nous sommes natifs d’Algérie !!! Mais l’avion ne part toutefois que lorsque les passagers ont souscrit à toutes ces formalités bien déroutantes pour de simples touristes mais indispensables pour la sûreté du pays. Nous n’étions partis que pour la journée mais arrivés à Jérusalem je me souviens que nous étions baignés dans une curieuse atmosphère tant la ville est porteuse d’une histoire plusieurs fois millénaire où se mêlent étroitement les trois religions monolithiques.
Le Mur des Lamentations est une partie du mur de soutènement de l’esplanade du Temple de Salomon détruit une première au VIe s. Av. JC par les Babyloniens et la seconde fois en 70 de notre ère par les Romains. Il est situé dans le quartier juif de la vieille ville de Jérusalem.
Appelé ainsi par les Chrétiens, le Mur est devenu un lieu saint pour les Juifs qui, quotidiennement, viennent y prier en insérant dans les fentes des différentes pierres des vœux sous forme de petits papiers pliés.

Ci-dessous une série de clichés de qualité souvent mediocre : le temps a hélas de la prise sur ces photos de naguère, comme sur nous-mêmes.































La première impression qu’on ressent quand on arrive à Jérusalem est une atmosphère particulière de spiritualité, voire de sainteté. C’est la Cité de Dieu, ce lieu où chaque juif, chrétien, musulman a entendu la parole de Dieu. C’est un lieu central de la foi chrétienne dès 614 et la toute première croisade en 1095 fut initiée par le pape Urbain II pour éprouver la foi des chevaliers occidentaux. Si elle fut un véritable succès, Jérusalem étant aux mains des croisés, il n’en fut pas de même des suivantes (on se rappelle Saladin pour abréger) et même si la septième connut de véritables succès, avec le roi Louis IX, c’est avec la mort de ce dernier à Carthage pour raison de maladie (dysenterie) que prit fin le cycle des croisades.
Nous sommes arrivés dans un lieu qui n’était pas aussi serein que nous l’imaginions sur la colline le dominant. C’était en effet le quarantième anniversaire de la naissance d’Israël et les touristes n’étaient pas spécialement bien accueillis. Néanmoins nous avons évité les jets de cailloux qui étaient monnaie courante ces jours-là.
L’émotion était à son comble quand nous avons visité le Saint-Sépulcre qui, selon la tradition chrétienne, est le tombeau du Christ. C’est maintenant une rotonde enserrée dans l’église du St Sépulcre. Dans ce sanctuaire, trois églises chrétiennes (catholique romaine, orthodoxe et arménienne) se sont partagé les lieux sacrés : l’église orthodoxe, la plus puissante en ces lieux, a fait construire des murs hideux à l’intérieur de l’édifice pour délimiter son territoire.
Nous avons pu voir – mais l’excursion était sur une journée et nous avions perdu beaucoup de temps à Eilat avec la douane ultra rigoureuse comme on s’en doute – outre le St Sépulcre, la mosquée la plus grande de la ville, al-Aqsa, le Jérusalem souterrain car les fouilles se poursuivent depuis 1948 pour mettre à jour les traces d’une ville onze fois reconstruite, le mur des lamentations bien évidemment et au pas de course les souks aux boutiques closes puisque les palestiniens ne les ouvraient que 3 heures par jour en mesure de représailles.
Massada

Une de nos excursions, déroulée en car, était la visite de la Mer Morte et de Massada situé au-dessus.
Une anecdote me revient à propos des vaches israéliennes : leur lait a un goût d’orange, tout simplement parce qu’elles sont nourries aux épluchures d’orange ! Nous n’avons pas visité de kibboutz parce que, à l’époque, je crois me souvenir que les escarmouches étaient nombreuses …
Massada ou Masada signifie en hébreu « forteresse » (mitsada). Constitué de plusieurs palais antiques perchés sur une montagne isolée du désert de Judée et surplombant la Mer Morte. Son accès est difficile mais l’ascension mérite vraiment d’être réalisée.
Construite par Hérode le Grand pour se protéger surtout de Cléopâtre, cette forteresse fut le théâtre d’une des luttes les plus acharnées qu’aient opposée les juifs aux romains. En effet, pour éviter d’être pris vivants, au bout de trois ans de siège, les zélotes s’entretuent jusqu’au dernier.
Sur le plateau quelques vestiges qu’on nous dit dater de cette époque, une chambre des bains de vapeur, des amphores contenant des graines … avec une vue splendide sur la mer Morte et alentour. Il n’en demeure pas moins qu’il subsiste une émotion peu maîtrisée d’un lieu qui fut le décor d’un des épisodes fondateurs de l’histoire juive. Classé depuis 2001 au patrimoine mondial de l’Unesco, ce site archéologique fascinant est le lieu le plus visité en Terre sainte après Jérusalem.
LA MER MORTE : – 430 mètres

Lac salé partagé entre Israël, la Cisjordanie et la Jordanie, sa surface est située à plus de 400 m au-dessous du niveau de la mer, ce qui en fait le point le plus bas de la Terre. Le désert entourant la mer Morte est parsemé d’oasis et de sites historiques tel Massada.
Elle est encore plus turquoise que ne le montrent les photos et cette teinte est due sans doute à sa teneur en sel (4 à 5 fois celle des océans). Mais si la baignade est agréable (gare aux brûlures des yeux), la natation y est impossible… on ne peut que flotter.


A l’époque la station balnéaire était dans mon souvenir plutôt sommaire (rien à voir en effet avec celle qui lui faisait face en Jordanie). Tout juste quelques baraquements, avec une vente de produits – argile notamment – la Mer Morte étant un lieu grâce à sa boue noire riche en minéraux, utilisé à des fins thérapeutiques et cosmétiques… On y vient d’ailleurs essentiellement pour lutter contre les maladies de peau, comme le psoriasis.
Sur la route du retour, dans le Negev, arrêt dans ces formations rocheuses qui constituent des cheminées ou cratères.
L’EILAT

Une parenthèse entre les visites : une sortie sur le bateau l’Eilat affrété par le Club Med et l’occasion de prendre un bain de mer forcé dans une mer fraîche et de déjeuner autour d’un barbecue avec une viande cuite selon nos désirs.
Avant le BBQ, au large on nous fit prendre une espèce de boudin – c’était le tout début des bouées géantes – sans nous dire qu’à l’issue du tour grâce à un virage très serré réalisé par le hors bord qui nous traînait, nous nous retrouverions tous à l’eau et contraints dans une eau scintillante et d’une clarté absolue à nager pour revenir au bateau. Mais quel délice que cette heureuse surprise… mais pour mon mari c’était une première car il n’avait jamais nagé en pleine mer !






Freddy, notre chef, entre-temps nous avait concocté un succulent repas.

L’AQUARIUM ou Parc Marin de l’observatoire sous-marin d’Eilat

Eilat est considérée comme l’un des plus beaux sites écologiques et naturels au monde. Notamment pour son récif corallien encore intact et le parc marin de l’observatoire sous-marin dédié à la faune aquatique.
Je pense que Dubaï (dont malheureusement je ne sais plus si je pourrai récupérer les photos que j’en avais faites car le disque dur externe qui les recueillait a malheureusement rendu l’âme et depuis j’ai changé d’iMac) s’est beaucoup inspiré de celui d’Eilat, en mieux naturellement puisque là-bas tout est surdimensionné.
Il est riche de toute la panoplie de poissons et de coquillages qui peuplent la Mer Rouge, dont voici quelques spécimens.
Les photos que j’ai prises à l’époque ont beaucoup vieilli mais au moins ce sont les miennes. Néanmoins je vous en ajoute deux empruntées à internet et libres de droits (les dernières)









Voilà brièvement relatés les souvenirs d’une semaine riche en émotions.