Nous sommes venus nous installer à Sète lorsque nous nous sommes décidés à vendre la bastide que nous avions fait construire à Servian pour qu’elle serve de repère à nos enfants et petits-enfants, qu’elle soit le lien, le lieu des retrouvailles. Ce à quoi elle a servi de début 2004 à août 2015, soit onze ans.

Une tranche importante de notre vie s’est déroulée dans cette maison que nous avions fait construire selon nos vœux suivant les plans d’un architecte.
Il y eut des jours très heureux, d’autres beaucoup moins avec la disparition de notre fils cadet et après la dislocation de tout ce qui avait été jusque là notre projet : celui de réunir chaque fois que possible les enfants et surtout nos sept petits enfants pour qu’ils conservent plus tard des souvenirs agréables de leur enfance.
Et nous y avions réussi en partie puisque c’est ce qui s’est produit jusqu’en juillet 2012.
Ce préambule explique de manière succincte la raison pour laquelle nous nous sommes retrouvés dans cette ville de Sète qui a en grande partie atténué la douleur immense d’avoir perdu le papa de quatre de nos petits enfants et conduits à cette résilience que nous connaissons enfin mon mari et moi.
Sète ou Cette comme elle était appelée jusqu’en 1928, est une ville qui nous rappelle étrangement les villes balnéaires de l’Algérie, pays de notre enfance et de notre adolescence avec mon mari.
Plus que jamais cette île singulière comme elle est souvent dénommée a tout pour nous séduire : la mer bien entendu, le fait qu’elle soit située au sud de sorte que nous avons sans nous déplacer le lever et le coucher de soleil dans un décor comme on le devine somptueux, la taille même de la ville qui permet d’en faire le tour à pied comme cela m’est souvent arrivé, la douceur de vivre… Je crois que je serais dithyrambique à son évocation.
Sète est une ville joyeuse qui attire chaque année davantage de touristes : la création depuis trois ans d’une série qui engrange des degrés d’audience importants a certes fait beaucoup depuis pour sa notoriété et les touristes, surtout d’ailleurs cette année où la pandémie que nous connaissons depuis plus de dix huit mois conduit les Français à un certain nombre de restrictions que je n’évoquerai pas ici. D’autre part, la municipalité conduite par un maire amoureux de sa ville, fait toujours davantage pour l’embellir et améliorer son cadre de vie.
Il y a de nombreux festivals à Sète où la culture se situe au premier plan, sans oublier des traditions qui se perpétuent de génération en génération, malgré le fait que la Saint Pierre et la Saint-Louis (patron de la ville) n’ont pu se dérouler dans le faste habituel ; Tous les deux ans normalement notre ville connaît un festival printanier (Escale à Sète) où nombre de voiliers français et étrangers mouillent pendant quelques jours pendant lesquels des fêtes sont organisées. Ce festival prétend – et le réussit parfaitement à mon sens – concurrencer d’autres comme les Voiles de Saint-Tropez ou même l’Armada de Rouen puisque chaque fois des voiliers toujours plus prestigieux y participent. Bien entendu 2020 et 2021 ont été des années blanches ou noires comme on veut puisque les festivités prévues (pour la plupart des festivals d’ailleurs) ont été annulées pour cause de Covid-19, mais d’ores et déjà une date a été réservée pour 2022 du 12 au 18 avril, en espérant que d’ici là nous serons enfin débarrassés de ce virus ou du moins nous aurons enfin appris à vivre avec et à admettre qu’on peut continuer de vivre et retrouver le monde d’avant sans contrainte ni pass sanitaire.