MES QUATRE CHIENNES

Je commencerai par la première d’entre elles :

NANE

Nane était un magnifique setter dont la robe rousse était toujours lustrée et le fouet splendide, fouet que j’admirais surtout quand elle était à l’arrêt (comme tous les chiens de chasse) parfaitement rectiligne.

Elle arriva parmi nous un jour d’été et tout de suite elle se montra d’une docilité et d’une gentillesse à toute épreuve. C’était le chien de mes fils car elle les avait accompagnés pendant leur enfance et leur adolescence.

J’avais posé comme condition quand, lassée par les demandes de mon époux et de nos enfants, je m’étais laissé convaincre de donner ma démission d’un boulot que, pourtant j’adorais, d’avoir enfin un animal dans la maison que nous venions d’acquérir. J’estimais en fait que malgré l’attrait du poste et les avantages de ce deuxième salaire, il était temps – ce dont il a largement usé (jusque maintenant à la retraite avec un boulot bénévole qui lui bouffe les trois quarts de son temps) de lui laisser toute latitude pour faire carrière -. D’autre part, j’estimais utile d’être présente au foyer alors que mon fils aîné entrait en sixième et le second au CM2, pour m’occuper davantage de leur éducation.

Nane ne m’a plus jamais quittée sauf une fois pour une raison médicale et je l’entraînais partout, que ce soit aux courses ou au cinéma que je fréquentais assidûment grâce à un pass (cela existait déjà dans les années 70 et il était annuel) et elle restait sagement à m’attendre sur le siège arrière de l’auto. Bien évidemment l’hiver elle avait une couverture et l’été je ne me garais que lorsque j’étais sûre qu’elle n’aurait pas chaud.

Un jour cependant je dus l’emmener à la clinique vétérinaire de Maisons Alfort pour subir une intervention sur sa gorge afin d’ôter la tumeur maligne qui s’y trouvait et la mettait en péril. Ce furent des journées insupportables d’attente alors que l’opération par endoscopie (cet outil était testé chez les animaux) s’était fort bien passée.

J’ai hélas peu de photos de ma « fille aînée » et je le regrette beaucoup aujourd’hui, mais j ‘ai retrouvé un ancien commentaire que j’avais fait lors de l’hospitalisation de Nane à l’école vétérinaire alors que je croyais ne jamais la revoir.

Elle avait treize ans à ce moment-là mais fort heureusement j’ai pu encore la garder près de quatre ans. Même âgée elle était toujours aussi belle et vive. Ce fut simplement pendant sa dernière semaine de vie que je vis la transformation s’exercer. Elle vieillit d’un coup et un matin elle vomit son estomac. Affolée, j’appelai SOS vétérinaires et lorsqu’il arriva, il ne put que constater que, pour elle, avait sonné l’annonce de sa fin. C’est dans mes bras qu’elle eut sa première piqûre pour l’endormir et la seconde ensuite pour nous quitter. Mon mari qui était à mes côtés était aussi désarçonné que moi. Rapidement nous sûmes que nous pouvions procéder à une crémation individuelle et nous l’amenâmes à l’incinération. Je me rappelle que la personne qui nous a reçus l’a fait avec beaucoup de tact et de pudeur. Nous avons attendu qu’elle nous soit rendue dans sa boîte (les urnes n’étaient pas encore créées pour les animaux) et ce n’est que récemment, alors qu’elle était restée parmi nous depuis 1993, que nous avons éparpillé ses cendres à Sète dans la mer.

Mes enfants ont été particulièrement malheureux de la disparition de « ma » chienne qui avait passé près de dix sept ans avec nous… Si malheureux que lorsque, huit mois plus tard et alors que je faisais une petite déprime, j’ai ramené chez nous le petit chiot qu’était Joy, ils m’ont dit que rien n’y personne ne remplacerait leur Nane.

… et c’est là que je constate qu’on ne voit nulle part le magnifique fouet qu’elle avait (à la première photo, elle est encore un jeune chiot) et pourtant j’en avais faites que je ne retrouve plus car non numérisées.

JOY

Ah Joy ! La première de mes trois Yorkshire terriers…

Je m’aperçois que c’est la seule à n’avoir pas eu de page internet comme les trois autres. Je répare en quelque sorte un oubli bien involontaire… car elle m’a donné autant de joie que ses consœurs. Pourtant je maîtrisais à peu près l’infographie depuis huit ans !!!

Je l’avais choisie complètement différente puisque rien ne pouvait remplacer Nane. Il ne fallait pas qu’un nouveau chiot nous la rappelle. Je doit confesser que Stéphane et Fabrice-Nicolas n’avaient qu’un intérêt mitigé pour ce minuscule chien de deux mois mais sa taille nous permettait de l’emmener plus facilement partout avec nous, notamment à vélo dans son panier. Je peux dire que je me suis rattrapée à ce moment-là « genre » photos. Il s’agissait bien entendu encore de photos papier mais elle a eu son propre album à tous les stades de la vie. On a sauté alors une génération et ce sont mes petits enfants qui l’ont prise pour leur jouet.

Même si elle a compté quasiment autant que Nane je n’ai pas vraiment trop de souvenirs marquants à évoquer, sauf trois dont deux qui auraient pu être dramatiques.

Au début il m’avait été conseillé d’attacher ses oreilles afin qu’elles restent droites… Je l’ai fait près d’un mois durant car elles n’étaient pas assez fermes pour être dressées.

Pour le premier nous étions dans le sud chez des cousins qui possédaient une piscine. Joy devait avoir quelque deux ou trois mois et comme elle aussi me suivait partout, elle était tombée dans ladite piscine alors que nous nous baignions. Fort heureusement je l’ai rattrapée avant qu’elle ne se noie et c’est une espère de petit rat que j’ai sortie de l’eau.

Il me revient à l’esprit une anecdote qui aurait pu devenir dramatique : nous avions un appartement de vacances à St Aygulf dans un immeuble de trois étages avec duplex au dernier et j’avais ma petite chienne alors âgée d’environ un an attachée à une laisse à enrouleur automatique (ce qui l’a sauvée). Alors que l’ascenseur démarrait je me suis rendu compte qu’elle ne m’avait pas suivie et que de mon côté je n’avais aucun moyen de lâcher la laisse. Par automatisme pur j’ai actionné l’arrêt de l’ascenseur et fort heureusement étant seule dans l’appareil, j’ai pu redescendre au rez-de-chaussée retrouver ma petite bête tranquillement assise sur son séant à m’attendre,inconsciente du danger encouru. Je crois qu’à l’époque je n’ai eu de cesse de remercier le ciel de m’avoir évité une catastrophe.

C’est à Servian et alors que nous avions nos petits enfants en vacances chez nous que Joy nous a quittés pour le royaume des chiens après avoir été empoisonnée manifestement. Nous avions des haies de lauriers roses et je veux croire qu’elle a pu ingérer une feuille de ces arbustes qui procure un empoisonnement mortel, mais cette pauvre petite bête, bien que j’aie passé du temps chez les vétérinaires qui n’ont rien fait alors que manifestement elle donnait des signes d’empoisonnement elle s’est éteinte dans mes bras par un arrêt cardiaque.

CHANEL

A Sète, pas très rassurée par l’escalier

Je me suis rendu compte que les animaux ne se remplaçaient pas dans nos cœurs mais s’y ajoutaient, tout comme les enfants. Je crois que j’ai autant aimé Chanel que Joy ou encore l’irremplaçable Nane. A présent c’est Chloé qui retient toute notre attention. Est-ce pour autant que j’oublie les trois auxquelles elle a succédé ? Chacune conserve dans mon cœur une place bien à elle.

J’ai acheté Chanel de Monteray trois mois après le décès de Joy car j’ai craqué en voyant cette petite beauté ! Bien évidemment elle ressemblait beaucoup à Joy mais elle m’a aidée très vite je dois dire à – non pas l’oublier – en faire le deuil.

Elle avait un nom à rallonge puisque, elle, possédait un pedigree et naïvement j’ai cru que je pourrais sans problème le faire confirmer. A dix huit mois environ j’ai estimé que cela devait être suffisant pour l’amener à une exposition. C’était sans compter le fait que comme partout les expositions sont des machines à fric. D’après l’inspecteur elle était parfaite et naturellement elle l’était,sauf, sauf, la couleur…un peu trop claire et on m’a conseillée de revenir l ‘année d’après car sa teinte aurait foncé !!! Elle a obtenu une troisième place sur le podium mais je n’en avais que faire et je me suis juré que plus jamais je ne me prêterais à une telle mascarade. J’avais passé la journée pour rien ! Elle n’a jamais eu sa confirmation et je l’ai fait derechef stériliser !

Pour Chloé, celle qui nous ravit en ce moment par son extrême intelligence, je n’ai pas eu à me poser de question : sa race Biewer Yorkshire Terrier n’étant pas reconnue en France, il m’aurait fallu aller à l’étranger l’exposer. Mon expérience précédente m’avait suffi. Les compliments qu’on me fait à son égard sur la robe tricolore bleu, blanc, or qu’elle possède et son minois craquant suffisent à mon bonheur.

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